« Quand tu es un jeune actif, que tu vis seul et que tu n’as pas d’enfants, tu hésites vraiment avant de te lancer dans l’aventure. Avant de m’engager (à 29 ans), je me suis posé plein de questions : est-ce que je vais réussir à aider ce jeune ? Comment va-t-il occuper ses journées ? Ne va-t-il pas déranger mes petites habitudes ? Et que faire si ça se passe mal ?
Je me suis lancé et je ne le regrette pas.
- D’abord, le collectif et le tissu associatif sont présents pour aider ceux qui démarrent. Le principe, c’est que l’on accueille une semaine pour commencer. Il n’y a pas d’obligation de continuer. Dans le collectif, et avec la CIMADE et l’ASTI, il y a des bénévoles qui suivent les enjeux juridiques, de santé, de scolarisation : ils s’en sont déjà occupés pour d’autres jeunes, et tout ça ne repose pas sur nous. Les grosses dépenses comme la cantine sont prises en charge par le collectif.
- Le fait d’alterner entre deux ou trois familles, ça permet aussi de pouvoir s’appeler, demander un point de vue. On n’est pas seul quand on se pose une question. On est complémentaires les uns des autres. Certaines familles ont plus une relation parents-enfants et apportent des repères et du réconfort. Avec moi, c’est plus une ambiance de colocation, on partage des musiques, des textes, des films, des matchs de foot et des repas. La proximité d’âge facilite les échanges autour de tous les sujets. En alternant, ça laisse aussi le temps de souffler, la possibilité de bouger. Accueillir un jeune ne m’a jamais empêché de partir en vacances.
- Les jeunes s’occupent très bien, ils sont rapidement scolarisés, en collège, en lycée, font des apprentissages, etc. Entre les clubs de sport, les MJC et associations culturelles ou la ligne de bus qui va aux Rosaires, ils trouvent aussi des occasions d’occuper leurs vacances. Et pourtant chez moi, il n’y a ni télé, ni console !
J’ai déjà eu avant des engagements, mais ce que j’aime avec celui-ci, c’est que concret, éducatif, familial. Ce n’est pas les grands discours, pas donneur de leçons, ce sont tous les petits actes du quotidien qui permettent l’intégration des jeunes dans la ville. Et on voit vraiment l’évolution des jeunes avec le temps, ils s’en sortent, ils trouvent leur place. L’étranger devient familier, et il multiplie les liens avec ses copains de classe, ses coéquipiers du foot, ses potes de la danse ou du rap, etc. A titre individuel, je me sens utile et à titre collectif, je vois qu’on réinvente la façon de s’engager et que notre méthode fonctionne : les jeunes s’intègrent ! Dans le collectif, tu donnes ce que tu veux. Chacun apporte ce qu’il veut au groupe, le cœur de l’engagement reste l’accueil.
A titre personnel, ça m’apporte plein de choses : outre les superbes découvertes musicales, le partage et la transmission, ça permet aussi de comprendre le monde dans lequel on vit, de mieux comprendre ce qui se passe en Afrique ou en Asie. Bien sûr que ça bouscule le quotidien d’avoir un ado chez soi ! Mais ça permet aussi de se tenir au courant, de se renouveler, de comprendre que l’on vieillit aussi, et sans doute aussi d’avoir un peu plus confiance en soi.
Si tu hésites à t’engager, n’hésite pas à envoyer un message à l’adresse de contact, et on pourra en échanger autour d’un café. »