Zabou, bénévole à CAJMA, nous raconte la naissance et le développement des « Prunes Solidaires » : à cultiver sans modération !
« C’était en 2018 : une de nos amies cherchait des familles qui voudraient bien accueillir pour quelques jours des jeunes migrants isolés. Fred et moi sautons sur cette occasion pour être enfin dans l’action. Nous ne savons rien ni de l’accueil ni de CAJMA mais ressentons le besoin d’aider les gens qui se trouvent confrontés à l’exode, étant particulièrement sensibles à la douleur que peuvent représenter ces ruptures de vie et les souffrances de voyages aussi dangereux que traumatisants.
Est-ce un hasard ? cette année-là, nos pruniers se mettent à fructifier abondamment… L’année suivante, nous continuons d’accueillir sporadiquement, rassurés par l’organisation sans faille de CAJMA et la gentillesse des jeunes qui passent chez nous. Devant la profusion de prunes, je décide, puisque je peux avoir de l’aide, que cette manne peut constituer un peu d’argent de poche aux jeunes résidents du moment. Enthousiasme et énergie nous envoient vendre à prix libres sur 2 ou 3 marchés d’été. Succès et intérêt du public pour la cause des migrants.
Depuis, les choses s’installent et se développent. Nous promenons nos prunes dans différents petits marchés locaux toujours choisis pour ne pas faire de concurrence marchande. La pratique est simplifiée à l’extrême : les cagettes remplies de fruits bien triés, des sachets en papier récupérés tout au long de l’année, une boite avec quelques sous pour la monnaie et un panneau tout bête qui explique le pourquoi et le comment en quelques mots. Le tour est joué, les gens s’arrêtent pour la beauté de cet assortiment multicolore et dans la plupart des cas repartent conquis par la beauté du geste !!! Quant à moi, je laisse les choses se faire toutes seules. Je m’éloigne pour faire mes propres courses.
Bien sûr, c’est du boulot et une période de l’été bien occupée, mais quelle satisfaction de pouvoir valoriser si haut sur l’échelle de nos principes humains, notre récolte de petites prunes sauvageonnes. Je suis satisfaite de cette idée, qui comme beaucoup de bonnes idées est à la fois si simple et si constructive.
J’ai donné un nom à cette opération : « les prunes solidaires » !
Cette année c’est avec grand plaisir que je transfère 600 € à CAJMA. Qui aurait cru, surtout pas moi, que nos jolis fruits se transformeraient ainsi ???
J’espère maintenant que cette idée va « faire des petits » dans la tête de ceux qui ont connaissance de cette opération. Cela commence à germer : « Je vais organiser ça avec des noix ! » m’a-t-on dit récemment. « J’en ai tellement que je ne sais quoi en faire ! »
Mon souhait serait que l’abondance souvent gaspillée de notre nature généreuse se transforme ainsi pour les causes qui nous tiennent à cœur, quelles qu’elles soient !